D'importantes associations économiques, d'employés et de spécialistes rejettent résolument l'approche choisie par la commission du Conseil des Etats pour les mesures en faveur de la génération de transition. Elles recommandent à la Chambre basse de s'en tenir aux décisions du Conseil national.
Le taux de conversion minimal LPP doit être rapidement abaissé. Les pertes de rentes qui en résultent doivent être compensées. Pour cela, il faut à la fois adapter le processus d'épargne et prendre des mesures en faveur d'une génération de transition. Toutes ces corrections entraînent des coûts supplémentaires. Une alliance d'associations économiques, d'employés et d'associations professionnelles est prête à soutenir des mesures de compensation appropriées et ciblées, ainsi que leurs coûts, et à les défendre lors d'une votation populaire. Les coûts supplémentaires pour les employeurs et les salariés doivent toutefois rester supportables et les mesures doivent être conçues en fin de compte conformément au système.
C'est avec étonnement que l'on a appris fin avril qu'une courte majorité de la CSSS-E avait décidé de faire revivre les suppléments de rente financés par répartition et de les développer à nouveau massivement. Il en résulterait des coûts supplémentaires massifs. Selon les calculs de c-alm, les coûts des mesures proposées par la CSSS-E pour la génération de transition s'élèvent à environ 20 milliards de francs. Cela signifie que le modèle est plus de deux fois plus cher que le modèle du Conseil national, qui s'élève à environ 9 milliards de francs. Le mode de financement choisi par la CSSS-E ferait peser une hypothèque massive sur les jeunes. Alors que les mesures transitoires du Conseil national seraient entièrement financées au bout de 15 ans, l'approche de la CSSS-E entraînerait des coûts supplémentaires parfois considérables pendant au moins 60 ans.
La proposition de la CSSS-E entraînerait une surcompensation importante. Selon le principe de l'arrosoir, l'argent serait versé aux personnes qui gagnent bien leur vie. Seuls 14% environ des assurés de LPP sont proches de LPP et donc directement concernés par une baisse du taux de conversion minimal de LPP. Il est donc absurde et inefficace de vouloir accorder des compensations à 88 % des personnes concernées, compensations qui devraient à leur tour être financées principalement par les jeunes. Cela reviendrait à passer clairement à côté de l'un des objectifs de la réforme.
L'approche choisie, avec des suppléments de rente récurrents à verser à vie, est étrangère au système et conduirait à un mélange douteux des principes de l'AVS et de LPP. L'approche du Conseil national présente ici aussi un net avantage, puisqu'elle suit le principe de la prévoyance professionnelle selon lequel les prestations promises doivent toujours être entièrement financées.
Apparemment, une courte majorité de la CSSS-E est partie du principe que sa solution serait mieux acceptée en votation populaire que le modèle du Conseil national. Cette estimation est erronée. Il ne sera guère possible de vaincre les résistances existantes. En revanche, la proposition de solution exorbitante, étrangère au système et développant la redistribution devrait entraîner un rejet croissant dans le camp bourgeois, parmi les jeunes partis et dans les milieux économiques. Dans l'intérêt d'une réforme de LPP susceptible de réunir une majorité et d'être rapidement mise en œuvre, les associations économiques, d'employés et professionnelles recommandent de s'aligner sur le modèle du Conseil national en ce qui concerne les mesures en faveur de la génération de transition.